Volume 133 : Anthracène, 2-bromopropane, méthacrylate de butyle et phosphonate de diméthyle

Nous avons le plaisir d’annoncer la publication des résultats de la récente évaluation par les Monographies du CIRC de la cancérogénicité de l’anthracène, du 2-bromopropane, du méthacrylate de butyle et du phosphonate de diméthyle dans la revue The Lancet Oncology. Cet article résume les conclusions de la Réunion 133 des Monographies du CIRC.

Deux de ces agents – 2-bromopropane et méthacrylate de butyle – ont été évalués par le Groupe de travail pour la première fois.

Le 2-bromopropane est un solvent employé pour le nettoyage à sec ainsi que dans la production et l’application de papier adhésif, et est également présenté comme une impureté du 1-bromopropane (utilisé depuis les années 90 comme substitut de solvants appauvrissant la couche d’ozone).

L’anthracène est un hydrocarbure aromatique polycyclique à grand volume de production utilisé essentiellement comme substance intermédiaire dans la fabrication de colorants et de pigments, d’articles pyrotechniques, de revêtements, de produits de préservation du bois, de pesticides et de produits chimiques organiques. L’anthracène est également produit par la fumée de tabac, la combustion de biomasse (à l’intérieur et à l’extérieur), les émissions des véhicules à moteur et de l’industrie ainsi que les aliments contaminés ; cet agent est omniprésent dans l’environnement et constitue un polluant environnemental très répandu.

Le méthacrylate de butyle est un composé chimique à grand volume de production employé pour les revêtements, les plastiques de chlorure de polyvinyle, les matériaux non tissés en polypropylène, les colles, les mastics, les encres et les peintures, les pesticides et les équipements de soins de santé.

Le phosphonate de diméthyle est un composé chimique à grand volume de production servant de substance intermédiaire dans la fabrication des papiers adhésifs, des lubrifiants, des pesticides et des produits pharmaceutiques, ainsi que de stabilisateur pour l’huile et le plâtre, d’inhibiteur de corrosion de l’acier et de retardateur de flammes.

Pour tous les agents, les données sur les niveaux d’exposition étaient rares. Aucune étude épidémiologique sur le cancer chez l’homme n’était disponible pour ces différents agents. Le Groupe de travail a classé l’anthracène, le methacrylate de butyle et le phosphonate de diméthyle comme « peut-être cancérogènes pour l’homme » (Groupe 2B) sur la base d’indications « suffisantes » de leur cancérogénicité chez les animaux de laboratoire et d’indications mécanistiques « limitées » ou « insuffisantes ». Le 2-bromopropane a été évalué comme « probablement cancérogène pour l’homme » (Groupe 2A) sur la base d’indications « suffisantes » de sa cancérogénicité chez les animaux de laboratoire (en notant un degré d’activité cancérogène inhabituellement élevé) et d’indications mécanistiques « fortes » dans les systèmes expérimentaux, étayées par des indications mécanistiques suggestives chez les personnes exposées.

L’intégralité des évaluations scientifiques sera publiée dans le Volume 133 des Monographies du CIRC.

Cattley RC, Kromhout H, Sun M, Tokar EJ, Abdallah MA-E, Bauer AK et al.,
Carcinogenicity of anthracene, 2-bromopropane, butyl methacrylate, and dimethyl hydrogen phosphite

Lancet Oncol, Publié en ligne le 23 mars 2023 ;
https://doi.org/10.1016/S1470-2045(23)00141-9

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