Volume 136 : Talc et acrylonitrile

Nous avons le plaisir d’annoncer la publication des résultats de la récente évaluation par les Monographies du CIRC de la cancérogénicité du talc et de l’acrylonitrile dans la revue The Lancet Oncology. Cet article résume les conclusions de la Réunion 136 des Monographies du CIRC.

Le programme des Monographies du CIRC a précédemment évalué le talc (2006) et l’acrylonitrile (1998).

L’acrylonitrile est un composé chimique à grand volume de production utilisé essentiellement comme monomère pour la préparation de polymères dans la fabrication de fibres pour textiles, vêtements et tapis, de résines, de caoutchouc synthétique et de plastique. L’exposition professionnelle se produit principalement dans les industries de production par inhalation et par voie cutanée. Pour la population générale, la principale source d’exposition est la fumée de tabac.

Le talc a été défini comme talc minéral ou synthétique, un silicate de magnésium hydraté, comprenant à la fois les formes de talc lamellaire et fibreux (dont le talc asbestiforme). Le talc asbestiforme n’est pas l’amiante ; toutefois, l’amiante est présent dans certaines mines de talc et il a été démontré qu’il contamine certains produits de talc. Le talc est un composé minéral à grand volume de production utilisé dans le plastique, la céramique, la peinture, le papier, les matériaux de couverture, les produits en caoutchouc, l’alimentation, notamment pour animaux, les engrais, les produits cosmétiques et les produits pharmaceutiques. Il est également utilisé en milieu clinique pour la pleurodèse. L’exposition professionnelle à la poussière de talc se produit principalement dans l’activité minière et le broyage, essentiellement par inhalation, mais également chez les travailleurs des industries situées en aval. La population générale peut être exposée par des produits de consommation à base de talc (comme les poudres pour le corps), et les voies d’exposition comprennent l’ingestion, l’inhalation et le contact cutané, notamment au niveau du périnée.

Le Groupe de travail a évalué le talc comme « probablement cancérogène pour l’homme » (Groupe 2A) sur la base d’indications « limitées » de cancer chez l’homme et « suffisantes » chez l’animal de laboratoire, et d’indications mécanistiques « fortes » dans les cellules primaires humaines et les systèmes expérimentaux. Cette évaluation remplace les classifications précédentes de « talc ne contenant ni de l’amiante ni des fibres asbestiformes » et d’« utilisation périnéale des poudres pour le corps basées sur le talc ». Le « talc contenant de l’amiante » n’a pas été ré-évalué et conserve sa classification en Groupe 1, dans « amiante ». L’acrylonitrile a été évalué comme « cancérogène pour l’homme » (Groupe 1) sur la base d’indications « suffisantes » de cancer chez l’homme, d’indications « suffisantes » de cancer chez l’animal de laboratoire, et d’indications mécanistiques « fortes » que l’acrylonitrile présente de multiples caractéristiques clés d’agents cancérogènes dans les systèmes expérimentaux.

L’intégralité des évaluations scientifiques sera publiée dans le Volume 136 des Monographies du CIRC.

Stayner L, Carreón-Valencia T, Demers P, Fritz J, Sim M, Stewart P, et al.
Carcinogenicity of talc and acrylonitrile
Lancet Oncol, Publié en ligne le 5 juillet 2024 ;
https://doi.org/10.1016/S1470-2045(24)00384-X

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