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29 novembre 2024

Volume 137 : Hydrochlorothiazide, voriconazole et tacrolimus

Nous avons le plaisir d’annoncer la publication des résultats de la récente évaluation par les Monographies du CIRC de la cancérogénicité de l’hydrochlorothiazide, du voriconazole et du tacrolimus dans la revue The Lancet Oncology. Cet article résume les conclusions de la Réunion 137 des Monographies du CIRC.

L’hydrochlorothiazide et d’autres médicaments phototoxiques se sont vu attribuer une priorité élevée par le Groupe consultatif sur les priorités des Monographies du CIRC pour 2020–2024. L’hydrochlorothiazide a été précédemment évalué dans les Volumes 50 et 108 des Monographies du CIRC. Il s’agissait de la première évaluation pour le voriconazole et le tacrolimus.

L’hydrochlorothiazide est le diurétique thiazidique oral délivré sur ordonnance le plus couramment utilisé dans le monde. Il traite l’hypertension artérielle et les œdèmes périphériques. Bien qu’il soit en partie remplacé par d’autres antihypertenseurs, l’hydrochlorothiazide reste un médicament couramment prescrit. Il est utilisé fréquemment dans une combinaison d’un seul comprimé contenant également des inhibiteurs des récepteurs de l’angiotensine. L’interaction de la molécule d’hydrochlorothiazide avec les rayons ultraviolets provoque la phototoxicité.

Le voriconazole est un médicament triazolé à large spectre utilisé comme traitement curatif ou en prophylaxie contre les aspergilloses invasives et autres infections fongiques graves, qui sont particulièrement courantes chez les receveurs de greffe. Son utilisation est autorisée dans la plupart des pays pour les adultes et les enfants (de plus de 2 ans). Le métabolite principal du voriconazole est le N-oxyde, qui est phototoxique.

Le tacrolimus est un inhibiteur de la calcineurine utilisé dans les formulations orales et intraveineuses comme traitement immunosuppresseur destiné à réduire les risques de rejet de greffe d’organe solide chez les adultes et les enfants, et à prévenir la maladie du greffon contre l’hôte. Le tacrolimus topique est un traitement de deuxième intention contre la dermatite atopique et le vitiligo. Les informations portant sur la phototoxicité du tacrolimus sont rares.

L’hydrochlorothiazide, le voriconazole et le tacrolimus sont répertoriés dans le modèle de liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la Santé (World Health Organization Model List of Essential Medicines). Les principales expositions à ces trois agents proviennent des médicaments.

Le Groupe de travail a évalué l’hydrochlorothiazide, le voriconazole et le tacrolimus comme « cancérogènes pour l’homme » (Groupe 1) sur la base d’indications « suffisantes » de cancer chez l’homme pour chacun des agents. Pour le tacrolimus, l’évaluation de Groupe 1 a également été obtenue sur la base d’indications « suffisantes » de cancer chez l’animal de laboratoire et d’indications mécanistiques « fortes » chez les humains exposés.

Il y avait des indications « suffisantes » que l’hydrochlorothiazide provoque le carcinome épidermoïde de la peau et le cancer de la lèvre chez l’homme. Les indications étaient « limitées » pour une association causale entre l’hydrochlorothiazide et le carcinome basocellulaire de la peau, le mélanome de la peau, le carcinome à cellules de Merkel et les tumeurs cutanées annexielles malignes. Il existait également des indications « suffisantes » de cancer chez l’animal de laboratoire et des indications mécanistiques « limitées ».

Il y avait des indications « suffisantes » que le voriconazole provoque le carcinome épidermoïde de la peau chez l’homme. Il y avait également des indications mécanistiques « fortes » en combinaison avec les rayons ultraviolets chez les humains exposés (pour l’altération de la prolifération cellulaire, la mort cellulaire ou l’apport en nutriments) et les cellules primaires humaines (pour le stress oxydatif).

Il y avait des indications « suffisantes » que le tacrolimus provoque le lymphome non hodgkinien et le trouble lymphoprolifératif après la greffe. Les indications étaient « limitées » pour une association causale entre le tacrolimus et la leucémie et le carcinome épidermoïde de la peau chez l’homme. Il y avait également des indications « suffisantes » de cancer chez l’animal de laboratoire et des indications mécanistiques « fortes » pour l’immunosuppression dans tous les systèmes de test, y compris les humains exposés, et pour la génotoxicité et le stress oxydatif dans les systèmes expérimentaux.

L’intégralité des évaluations scientifiques sera publiée dans le Volume 137 des Monographies du CIRC.

Cogliano V, Corsini E, Fournier A, Nelson HH, Sergi CM, Antunes AMM, et al.

Carcinogenicity of hydrochlorothiazide, voriconazole, and tacrolimus

Lancet Oncol, publié en ligne le 29 novembre 2024 ;

https://doi.org/10.1016/S1470-2045(24)00685-5

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Published in section: Actualites

Publication date: 29 novembre, 2024, 0:20

Direct link: https://monographs.iarc.who.int/fr/news-events/volume-137-hydrochlorothiazide-voriconazole-et-tacrolimus/

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